Comment récupérer de l’eau de pluie ?

Conseils , En apprendre plus 18/06/2024 (Mise à jour le 18/06/2024 )

Comment récupérer de l’eau de pluie ?

Plus de 40 % de notre consommation d’eau quotidienne est destinée à des usages pour lesquels l’eau n’aurait pas besoin d’être potable. Face à ce constat et au prix croissant du mètre cube d’eau distribué au robinet, de nombreux particuliers se lancent dans un projet de récupération d’eau de pluie. Utiliser l’eau pluviale des toitures permet en effet de faire des économies, mais aussi de préserver la ressource naturelle, qui se fait de plus en plus rare. Voici tout ce que vous devez savoir si, vous aussi, vous comptez récupérer l’eau de pluie de votre toit.

Récupération d’eau de pluie : pour quels usages ?

L’utilisation de l’eau de pluie est une alternative économique et écologique pour tous les usages extérieurs de l’eau sur une propriété privée. Ainsi, vous pouvez installer un récupérateur d’eau de pluie, une citerne par exemple, pour disposer d’une réserve d’eau afin d’arroser votre potager, vos plantes, mais aussi pour remplir un bassin d’agrément dans votre jardin, laver votre voiture ou faire du nettoyage.

Sous certaines conditions, la loi vous autorise également à acheminer à l’intérieur de votre logement l’eau récupérée sur une toiture individuelle qui ne contient ni amiante ni plomb. L’eau de pluie peut dans ce cas servir au lavage du sol, ainsi qu’à l’alimentation d’une chasse d’eau dans les toilettes ou d’un lave-linge. Pour laver votre linge avec cette eau gratuite, vous aurez cependant l’obligation d’installer un système de traitement spécifique assurant une désinfection.

La récupération d’eau de pluie n’est cependant pas compatible avec la consommation humaine. Aussi, en France, pour des raisons sanitaires, il est interdit de boire l’eau de pluie récupérée et de l’utiliser pour cuisiner. Vous ne pouvez pas non plus faire votre vaisselle ni l’utiliser dans la salle de bain. En effet, les eaux pluviales qui ont circulé dans l’atmosphère et sur les toitures contiennent des polluants et des microorganismes.

Récupérer l’eau de pluie : les avantages

L’avantage qui motive le plus de particuliers à initier un projet de récupération d’eau pluviale est l’économie réalisée sur la facture d’eau. En effet, si l’utilisation est intérieure et extérieure, cela peut représenter jusqu’à 40 % de la consommation annuelle en eau potable. Tout dépend bien sûr des habitudes de chacun.

Si vous êtes en zone d’assainissement individuel, aucune taxe ne vous sera facturée par le service d’eau et d’assainissement de votre commune. En revanche, en zone d’assainissement collectif, l’eau utilisée à l’intérieur de votre bâtiment est rejetée dans le réseau d’assainissement après usage. Aussi, vous serez redevable de la taxe d’assainissement. Cela reste cependant avantageux et vous économiserez environ la moitié du prix d’un mètre cube d’eau.

Une autre bonne raison de récupérer l’eau de pluie, à laquelle vous n’avez peut-être pas pensé, est que l’eau pluviale ne contient pas de calcaire. En l’utilisant dans votre chasse d’eau, vous pourrez donc dire adieu aux dépôts de tartre et aux taches rebelles en fond de cuvette. Vous économiserez les produits anticalcaires pour votre lave-linge et augmenterez sa durée de vie.

 

Quel système de récupération d’eau pluviale installer ?

Plusieurs solutions sont envisageables pour récupérer les eaux pluviales de votre toit. En effet, vous pouvez choisir d’installer une cuve à eau classique, translucide, à poser au sol. Ce type de réservoir n’est en revanche pas autorisé pour l’utilisation de l’eau à l’intérieur de votre maison. Si vous comptez alimenter vos toilettes ou votre lave-linge, vous devrez installer une citerne aérienne opaque, dans laquelle aucun développement d’algues n’est possible.

Une cuve de récupération d’eau potable aérienne peut s’envisager si votre utilisation de l’eau de pluie récupérée est occasionnelle et ne représente que quelques litres pour l’arrosage des plantes de votre jardin par exemple. Son faible volume et son encombrement sont ses principaux inconvénients. Cependant, cette solution vous évite de devoir réaliser un terrassement. Dans certains cas, il n’est en effet pas possible d’enterrer une cuve de récupération d’eaux pluviales : petite cour, encombrement du sous-sol par divers réseaux, sous-sol rocheux, etc.

Il existe aussi différents modèles de récupérateurs d’eau de pluie à enterrer, en béton ou en matière plastique. Tous sont parfaitement résistants et possèdent leurs propres avantages et inconvénients. Les citernes enterrées ont des volumes largement supérieurs aux cuves aériennes. Les réservoirs plus volumineux ont des contenances de 10 à 20 mètres cubes. C’est la solution idéale pour faire du stock en vue de disposer d’eau pour les périodes de sécheresse. Bien sûr, il faut disposer de la place nécessaire pour installer un tel ouvrage et faire appel à une entreprise disposant des moyens de terrassement adaptés.

Comment fonctionne un récupérateur d’eaux pluviales ?

Le fonctionnement d’un système de récupération d’eau de pluie individuel est très simple. La cuve de stockage, aérienne ou enterrée, reçoit l’eau en provenance des descentes de gouttières de votre toit. À l’entrée du récupérateur d’eau de pluie, un filtre débarrasse l’eau de ses impuretés. Nous recommandons aussi de positionner une crapaudine en tête de chaque descente pour retenir les plus gros débris, feuilles et brindilles, en amont du réservoir. Ainsi, vous éviterez d’encrasser trop rapidement la filtration.

La cuve de récupération d’eaux pluviales est munie d’une surverse, pour évacuer l’eau en excédent le cas échéant. Ce trop-plein peut conduire l’eau dans un puits d’infiltration dans le sous-sol de votre parcelle ou au point de rejet des eaux usées traitées en sortie de votre assainissement individuel. Si votre parcelle est desservie par un collecteur d’eaux pluviales ou unitaire, vous pourrez raccorder le trop-plein de votre cuve en installant un clapet anti-retour. Ainsi, en cas de débordement du réseau, l’eau ne pourra pas venir souiller votre cuve de récupération d’eau.

Enfin, dans le cas d’une cuve de récupération enterrée, une pompe immergée permet de refouler l’eau de pluie récupérée en vue de son utilisation. Dans le cas d’une cuve aérienne, un robinet de soutirage vous permet de vous servir au gré de vos besoins.

Utilisation de l’eau de pluie à l’intérieur de la maison : quelles règles faut-il respecter ?

Pour des raisons sanitaires, l’utilisation de l’eau de pluie récupérée par vos descentes de gouttières obéit à des règles strictes. Elles sont définies dans l’arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et leur utilisation à l’intérieur ou à l’extérieur des bâtiments.

La provenance de l’eau pluviale

Tout d’abord, si la toiture comporte de l’amiante-ciment ou du plomb, il est interdit d’alimenter un réseau intérieur avec l’eau récupérée. De même, seule une toiture inaccessible peut servir à récupérer des eaux pluviales. Aucune autre surface imperméable ne doit alimenter votre récupérateur.

La déclaration d’usage en zone d’assainissement collectif

Lorsque vous choisissez d’alimenter votre lave-linge ou vos toilettes grâce à la récupération d’eau de pluie, vous avez l’obligation de déposer une déclaration d’usage auprès de la mairie ou du service public de l’assainissement collectif si votre logement est raccordé au tout-à-l’égout. En effet, dans ce cas, les eaux rejetées par les WC et le lave-linge rejoignent la station d’épuration. Il est donc normal qu’elles soient soumises à la redevance d’assainissement. Vous devez également prévoir l’installation d’un dispositif d’évaluation de la quantité d’eau utilisée à l’intérieur du bâtiment, pour une facturation juste.

La séparation des réseaux d’alimentation en eau de votre maison

Lorsque la récupération d’eaux pluviales sert à alimenter des équipements domestiques, le réseau qui les achemine à l’intérieur doit être parfaitement distinct du réseau d’alimentation en eau potable. Chaque point d’eau alimenté par l’eau récupérée sur la toiture doit être signalé par une mention ‘eau non potable’.

L’entretien régulier des ouvrages de récupération d’eaux pluviales

La réglementation impose au propriétaire un entretien régulier de l’équipement de récupération d’eau de pluie lorsque celui-ci dessert l’intérieur de la maison. En effet, pour garantir une eau de qualité, il est important que les équipements restent propres. Outre une vérification régulière de l’état de la toiture et des gouttières, ainsi que leur nettoyage, il est important d’entretenir le dispositif de filtration tous les six mois. Un entretien annuel de la cuve, avec désinfection, ainsi qu’une vérification des robinets et vannes est également obligatoire.